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LAIT AOP EN EXCÉDENT Sodiaal ne peut pas tout sur le Massif central

Sébastien Champion

Semaines 13 et 14, Sodiaal a ramassé deux camions semi par jour de lait, sur les bras de dix PME dont le débouché AOP s’est effondré. Mais semaine 15, il n’en a programmé qu’un.

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Depuis le début de la semaine 13, Sodiaal joue les pompiers sur le Massif central. La coopérative collecte le lait sur les bras de ces PME qui du jour au lendemain ont vu leur débouché de fromages AOP s’effondrer. La faute à la fermeture de nombre de rayons coupe en GMS et à la moindre fréquentation des circuits traditionnels (crémeries, marchés) liée à la crise du Covid-19. Ces 10 PME pèseraient 40 % des fromages AOP auvergnates.

Sur 15 jours, Sodiaal aurait ainsi ramassé l’équivalent de deux camions semi-remorque par jour. Direction son site de séchage de Rodez (Aveyron) pour du travail à façon. Ce lait devrait être payé par Sodiaal à ces entreprises au niveau de sa valorisation. Autant dire avec la spirale à la baisse dans laquelle sont entrés le beurre et surtout la poudre, à un niveau de prix très éloigné de leur valorisation en AOP.

De son côté, Lactalis n’est pas resté inactif. Mais sans commune mesure apparemment avec le coup de pouce donné par Sodiaal. Le numéro un de l’industrie laitière privée dit « avoir ramassé le lait en excédent d’un certain nombre de producteurs fermiers du Massif ». Pas d’autres précisions.

De deux à un camion semi par jour

Pour la semaine 15 qui débute, Sodiaal annonce qu’il ne pourra collecter que l’équivalent d’un semi quotidien. La coopérative doit en effet aussi faire face sur la région à une mévente de ses fromages AOP et donc une hausse de ses laits d’excédents à transformer en beurre-poudre. Sodiaal a par exemple cessé de fabriquer du bleu d’Auvergne, ses caves étant pleines…

Se repose donc la question posée par le Cantalou Michel Lacoste, secrétaire général adjoint de la FNPL, président du Cnaol (Conseil national des appellations d’origine laitières). Il avait lancé un appel à Lactalis dans la presse régionale. Laval répondra-t-il cette fois à la hauteur des volumes de lait à dégager ? La question reste pour l’instant sans réponse. À suivre donc.

Jean-Michel Vocoret

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